Vaudou
9 novembre – 23 décembre 2011
« Le vaudou c’est une religion. Comme je l’ai dit dans mon texte, c’est la réponse que nos anciens ont trouvé aux questions philosophique que tout les peuples se posent : où sommes nous ? qui sommes nous ? d’où venons nous ? C’est ça. Et à chaque compartiment de la vie, il y a une approche de solutions, tout en respectant la nature. Parce que le vaudou puise tous ses éléments dans la flore et la faune. Il faut respecter la nature. Il ne faut pas se mettre au travers des principes naturels. C’est ça le vaudou. (…) »
Gabin Djimassé, chercheur et historien Béninois. Paris, 2011. (Voir la retranscription d’entretien vidéo complète en bas de page)
Gabin Djimassé, chercheur et historien Béninois. Paris, 2011. (Retranscription d’entretien vidéo)
« Le vaudou c’est une religion. Comme je l’ai dit dans mon texte, c’est la réponse que nos anciens ont trouvé aux questions philosophique que tout les peuples se posent : où sommes nous ? qui sommes nous ? d’où venons nous ? C’est ça. Et à chaque compartiment de la vie, il y a une approche de solutions, tout en respectant la nature. Parce que le vaudou puise tous ses éléments dans la flore et la faune. Il faut respecter la nature. Il ne faut pas se mettre au travers des principes naturels. C’est ça le vaudou. Les nôtres vont jusqu’à dire : quand vous constatez la présence d’une maladie dans une région, soyez convaincu que les feuilles qui vont guerir cette maladie se trouvent dans la région. Il faut chercher et vous trouverez. C’est parce que l’on ne cherche pas suffisamment que l’on trouve que la maladie est incurable. Donc pour les nôtres, le vaudou, étant donné que c’est une vision du monde, trouve solution à tout. C’est pour ça que nous, nous faisons la différence entre un prêtre vaudou, un vodounon et quelqu’un qui se dit herboriste ou guérisseur. Il y a une grande différence, parce qu’il ne suffît pas de connaître quelques plantes, quelques vertus de plantes pour dire qu’on est guérisseur. C’est faux. La guérison, le traitement des maladies chez nous a deux dimensions, la dimension physique des feuilles dont on parle et la dimension spirituelle.
La première forme d’incarnation du vaudou dans l’aire culturelle Fon, au niveau du panthéon du royaume du Dahomey, c’est d’abord la poterie, la poterie rituelle. Apres la poterie, la deuxième forme d’incarnation, c’est les Bocios. « Bo » pour le résumer, c’est l’énergie. Cette puissance invisible, qu’on transmet. « Cio » en Fon, veut dire cadavre, et on compare la représentation humaine de la statuette Bocio à un cadavre. Maintenant dans ce cadavre on introduit une certaine force, une certaine énergie, capable d’influencer l’environnement. Donc ça varie d’un individu à l’autre. Ca peut être un Bocio ordinaire, ça peut être un Bocio double, ça dépend du concepteur. Et c’est par rapport à la fonction que le concepteur le réalise. La plupart du temps ce n’est pas une équipe qui conçoit le Bocio, c’est une seule personne. Celui qui veut réaliser son Bocio, c’est lui qui sait pourquoi il veut le réaliser, c’est lui qui sait quelle mission il veut lui confier et c’est en fonction de la mission qu’il fait sa sculpture. Une autre appellation que nous donnons aux Bocios, c’est « Atimeso » ce n’est qu’une représentation rapide, grosso modo de l’être. La beauté artistique est tout à fait secondaire sinon ignorée.
Dans notre culture, on dit de ne jamais choisir délibérément faire du mal, si tu choisis de faire délibérément du mal, soit sûr que tu auras le choc en retour. Parce que en voulant faire du mal ou en faisant le mal tu ne respectes plus les principes de la nature. Tu ne les respectes plus. Alors que dans l’éducation, l’initiation, la pratique du vaudou, on n’enseigne que les principes du respect de la nature. Et quand ont dit principes du respect de la nature, l’homme même y est déjà compris. Tu ne dois jamais penser du mal de ton semblable, tu ne dois pas participer à quelque chose qui doit lui porter des préjudices. C’est les interdictions de la vie. Maintenant si quelqu’un, malgré tout ça pense te faire du mal à toi, aller dans ce sens, il faut que tu te défendes. Mais en te défendant nous, nous disons « celui qui va oser… » moi je dis « bon je veux protéger les gens je veux défendre les gens je défends toujours, mais celui qui va vouloir me faire du mal, occupez vous de lui ». S’il s’engage dans la voie qu’il fasse un accident. S’il traverse un cours d’eau ou l’océan qu’il soit noyé. S’il mange, que la nourriture lui passe à travers la trachée artère, c’est à dire l’œsophage. Et quand tu fais fausse route, vous voyez tout ce qu’on ressent, il faut que tout ça soit dégagé avant que tu aies la paix. Tu as les yeux qui coulent, tu tousses, tu es embêté, ainsi de suite. Pour faire du bien, arranger les choses ça met du temps. Par contre, si c’est pour détruire c’est vite fait. »